En août 2025, l’indice des prix à la consommation augmente de 0,3% par rapport à juillet, après +0,2% le mois précédent. Cette progression prolonge la tendance haussière amorcée en février. Elle est portée principalement par :
- une hausse de 0,8% des prix des produits alimentaires,
- une augmentation de 0,6% des coûts liés à l’enseignement, à l’approche de la rentrée scolaire.
En moyenne sur les douze derniers mois, l’inflation reste stable à 4,0%, confirmant sa tendance à la baisse et rapprochant le Cameroun du seuil de convergence CEMAC de 3%.
Les produits alimentaires demeurent le principal moteur de la hausse
La progression de 0,8% des prix alimentaires s’explique surtout par :
- la hausse des légumes, qu’il s’agisse des légumes frais en fruits ou racines (oignons, tomates, poivrons) ou des légumes frais en feuilles (feuilles de citrouille, de baobab, épinards) ;
- l’augmentation des prix des huiles et graisses (huile de coton, huile de palme brute, noix de palme), affectées par les perturbations d’approvisionnement liées à la saison des pluies et à la dégradation des routes ;
- la progression des prix des poissons et fruits de mer, notamment les poissons séchés et fumés.
Ces facteurs conjugués renforcent la pression sur les produits alimentaires, qui représentent une part essentielle du budget des ménages.
Augmentation des coûts de l’enseignement en période de rentrée scolaire
La montée de 0,6% des coûts liés à l’enseignement s’explique par les révisions tarifaires opérées par certains établissements au moment de la rentrée. Les ménages font face à des dépenses plus élevées, incluant :
- les frais d’inscription et de scolarité,
- l’achat des fournitures scolaires,
- divers services annexes liés à l’éducation
Une inflation annuelle légèrement en retrait
En glissement annuel, l’inflation atteint 3,2% en août 2025, un niveau identique à celui de juin et légèrement inférieur à celui de juillet (3,4%).
En moyenne annuelle, le taux d’inflation recule à 4,0%, soit 1,1 point de moins qu’en août 2024. Malgré cette amélioration, l’inflation demeure supérieure au seuil communautaire de 3%, portée par :
- les produits alimentaires (+7,0%),
- les coûts de transport (+5,9%).
Ces deux catégories, essentielles dans les dépenses des ménages, influencent fortement l’évolution générale des prix.
De fortes disparités régionales
L’inflation varie sensiblement selon les villes, oscillant entre 2,4% à Bertoua et 4,9% à Maroua et Bamenda.
Les hausses les plus modérées sont observées à :
- Bertoua (2,4%),
- Garoua (3,2%).
Les progressions les plus fortes concernent :
- Maroua (4,9%),
- Bamenda (4,9%),
- Buea (4,5%),
- Bafoussam (4,3%).
Ces disparités reflètent les différences en matière de coûts de transport, de disponibilité des produits et de fonctionnement des chaînes d’approvisionnement locales.
Inflation sous-jacente et origine des produits
Le taux d’inflation sous-jacent s’établit à 2,5%, signe que la dynamique inflationniste ne se limite pas aux variations des prix des produits frais ou de l’énergie. Toutefois :
- les produits frais continuent d’augmenter fortement (+11,7%),
- les prix de l’énergie progressent de 5,0%.
L’inflation demeure essentiellement d’origine interne :
- les produits locaux enregistrent une hausse de 4,3%,
- contre 3,2% pour les produits importés.
Cette situation met en évidence des pressions inflationnistes domestiques liées à la hausse des coûts de production, aux contraintes logistiques persistantes et à une demande intérieure toujours soutenue