En octobre 2025, les prix à la consommation progressent de 0,3% par rapport à septembre, poursuivant la tendance haussière amorcée en février. Cette évolution est principalement attribuable à la hausse de 0,6% des prix des produits alimentaires, portée par le renchérissement des légumes, des huiles et graisses, ainsi que des viandes. En moyenne sur douze mois, l’inflation recule à 3,7%, confirmant sa trajectoire baissière et rapprochant le Cameroun du seuil de convergence CEMAC de 3%.
Les produits alimentaires, principal moteur de l’inflation
La hausse de 0,6% des prix alimentaires s’explique par l’augmentation des prix :
- des légumes, notamment les légumes frais en fruits ou racines (oignons, tomates, carottes, poivrons) ;
- des huiles et graisses, en particulier l’huile de palme brute et les noix de palme ;
- des viandes, telles que le poulet de chair vivant et le poulet local sur pieds ;
- des poissons et fruits de mer, qu’il s’agisse de produits séchés ou fumés (bar, silure, carpe) ou de poissons frais (« kanga », dorade, carpe, capitaine).
Ces hausses reflètent des tensions persistantes dans les circuits d’approvisionnement et les coûts de production.
Une inflation annuelle stabilisée à 2,8%
En glissement annuel, l’inflation atteint 2,8% en octobre 2025, un niveau identique à celui de septembre et nettement inférieur à celui observé un an plus tôt (4,5% en octobre 2024).
Sur douze mois, l’inflation moyenne s’établit à 3,7%, soit une baisse d’un point par rapport à octobre 2024. Malgré cette amélioration, elle demeure au-dessus du seuil communautaire de 3%.
L’évolution des prix reste influencée principalement par :
- les produits alimentaires (+7,0%) ;
- les services de transport (+4,2%).
Ces deux postes constituent la part la plus importante des dépenses des ménages.
De fortes disparités régionales
L’inflation varie significativement selon les régions, allant de 2,5% à Bertoua à 4,8% à Bamenda.
Les hausses les plus modérées s’observent à :
- Bertoua (2,5%),
- Garoua (3,0%).
Les progressions les plus fortes concernent :
- Bamenda (4,8%),
- Ngaoundéré (4,3%),
- Bafoussam (4,2%),
- Buea (4,0%).
Ces disparités reflètent les différences dans les coûts de transport, la disponibilité des produits et les spécificités des chaînes d’approvisionnement locales, parfois affectées par des perturbations logistiques.
Inflation sous-jacente et origine des produits
Le taux d’inflation sous-jacent se situe à 2,3%, indiquant que la dynamique inflationniste ne se limite pas aux variations des prix des produits frais ou de l’énergie. Les produits frais demeurent toutefois un facteur majeur, avec une hausse de 11,4%, tandis que les prix de l’énergie progressent de 3,8%.
L’inflation est principalement interne, portée par :
- une hausse de 4,1% des prix des produits locaux,
- contre 2,7% pour les produits importés.
Cette configuration traduit des pressions domestiques liées à la hausse des coûts de production, aux contraintes logistiques et à une demande intérieure toujours soutenue.