En juillet 2025, l’indice des prix à la consommation augmente de 0,2% par rapport à juin, un rythme légèrement inférieur à celui observé le mois précédent (+0,3%). Cette évolution est principalement liée à la hausse :
- de 0,4% des prix des produits alimentaires ;
- de 0,4% des coûts du logement, de l’eau, du gaz, de l’électricité et autres combustibles ;
- de 0,2% des coûts de transport.
En moyenne annuelle, l’inflation s’établit à 4,0%, confirmant sa tendance à la baisse et rapprochant progressivement le Cameroun du seuil de convergence CEMAC fixé à 3%.
Les produits alimentaires au cœur des tensions sur les prix
La hausse des prix alimentaires s’explique surtout par l’augmentation du coût des huiles et graisses, notamment l’huile de palme brute et les noix de palme. La saison des pluies, qui dégrade l’état des routes, perturbe l’acheminement vers les marchés et renchérit les coûts de distribution.
Les fruits enregistrent également de fortes hausses : citrons, banane douce, mandarine, papaye et pastèque. Ces augmentations résultent à la fois de conditions climatiques défavorables, de perturbations logistiques et de la hausse des coûts de transport. Les prix des poissons, fruits de mer et légumes contribuent également à cette tendance générale.
Une inflation annuelle en légère hausse
En glissement annuel, l’inflation atteint 3,4% en juillet 2025, après 3,2% en juin, interrompant ainsi une série de cinq mois consécutifs de ralentissement.
Sur douze mois, le taux d’inflation moyen recule de près de 1,4 point par rapport à juillet 2024 pour s’établir à 4,0%, tout en restant au-dessus du seuil communautaire de 3%. Cette inflation est principalement tirée par :
- les produits alimentaires (+6,8%) ;
- les coûts de transport (+6,7%).
Ces deux postes représentent les principales dépenses des ménages.
Des disparités régionales marquées
L’inflation varie sensiblement selon les villes, oscillant entre 2,3% à Bertoua et 5,3% à Maroua.
Les villes les moins inflationnistes sont :
- Bertoua (2,3%),
- Garoua (3,2%),
- Ngaoundéré (3,7%).
Les plus touchées sont :
- Maroua (5,3%),
- Bamenda (4,9%),
- Buea (4,6%),
- Bafoussam (4,3%),
- Douala (4,1%),
- Ebolowa (4,1%).
Ces écarts reflètent les différences régionales en matière de coûts de transport, de disponibilité des produits et de structure des chaînes d’approvisionnement.
Inflation sous-jacente et origine des produits
Le taux d’inflation sous-jacent s’établit à 2,6%, indiquant que la dynamique inflationniste dépasse les seules fluctuations des prix des produits frais ou de l’énergie. Les produits frais poursuivent toutefois leur forte progression (+11,5%), tandis que les prix de l’énergie augmentent de 5,4%.
L’inflation provient principalement de facteurs internes :
- les prix des produits locaux progressent de 4,3%,
- contre 3,3% pour les produits importés.
Cette configuration traduit une pression inflationniste alimentée par la hausse des coûts de production, des tensions sur l’offre locale et une demande intérieure soutenue.