Evolution des importations des produits alimentaires de grande consommation et impact sur l’économie nationale

La facture des importations des produits alimentaires, notamment des produits de grande consommation (riz, poisson et froment) a été multipliée par trois entre les périodes 2007 et 2017, représentant respectivement en moyenne plus du tiers du déficit commercial et 4% du PIB depuis 2013.La suppression des droits de douane, dont l’objectif visé par le Gouvernement était de lutter contre la vie chère, dans un contexte international marqué par la crise énergétique et la crise alimentaire, a sans doute contribué à cette situation, jusqu’en 2016, année au cours de laquelle les droits de douane ont été restaurés sur ces produits.
Pour mémoire, la défiscalisation de ces produits alimentaires de première nécessité a eu pour conséquence directe dans le budget de l’Etat, un manque à gagner considérable d’environ 443 milliards de francs CFA entre 2008 et 2015.Toutes les études réalisées ont jusqu’ici abouti à la conclusion que la solution durable pour réduire la facture alimentaire, et par ricochet le déficit de la balance commercial, est l’augmentation, à moyen et long termes, de l’offre nationale des produits alimentaires.
En effet, un simple calcul montre qu’une réduction de 50% des importations des produits alimentaires de grande consommation aurait pu induire, si la mesure avait été prise, une baisse du déficit de la balance commerciale de 20% en 2017. Le Cameroun a le potentiel requis et pourra, tout en assurant une certaine autosuffisance alimentaire, relever substantiellement ses exportations diversifiées composées de plus en plus des produits transformés.
C’est aussi à ce prix que le Cameroun pourra s’éloigner du risque de surendettement qui est l’un des scénarii du Fonds Monétaire International (FMI), scénario fondé sur la dégradation tendancielle du ratio du service de la dette publique sur les recettes d’exportations. C’est un défi à la portée du Cameroun, à prendre en compte dans la deuxième phase de la Vision du Cameroun à l’horizon 2035.