Point économique (janvier 2012)

L’actualité économique mondiale est marquée par la crise de la dette publique qui secoue diversement les pays de l’Europe. Pour l’Espagne et l’Italie la situation est prometteuse. En effet, les premières émissions de la dette à court et moyen terme de Madrid et Rome ont rencontré un franc succès. De même, l’économie allemande continue à jouer la locomotive de la zone euro avec une estimation de croissance de 3% en 2011 et un recul du déficit de l’Etat. Par contre, la situation de la Grèce reste préoccupante car sans aide, elle sera en défaut de paiement en mars. De même, la France qui est la deuxième économie de la zone euro s’est vue rétrogradée par l’agence de notation Standard & Poor’s et ce classement a été confirmé par l’agence Moody’s. Au final, les perspectives de ralentissement de la croissance mondiale deviennent une réalité.

La crise de la dette souveraine et les difficultés de la zone euro perturbent les différents marchés de matières premières. Le cacao a amorcé dans la deuxième moitié de 2011 une baisse liée à la fin de la crise en Côte d’ivoire. Le café robusta qui est principalement exporté par le Cameroun se porte tout aussi mal. Le coton pour sa part a bien débuté l’année mais, cette situation n’a malheureusement pas perduré. Le pétrole, malgré un léger repli enregistré en fin d’année est reste autour de 110$ le baril en 2011. Enfin s’agissant de l’aluminium, après la hausse enregistrée au premier trimestre 2011, l’on a observé une baisse continuelle des cours sur les trois autres trimestres de l’année.

Concernant l’économie camerounaise, le solde commercial du Cameroun affiche encore un déficit au cours du premier semestre 2011. Ce déficit se chiffre à 596,1 milliards de F CFA. La balance des échanges commerciaux des six premiers mois de l’année a davantage souffert d’une forte augmentation des importations (26,6%), malgré la reprise moins importante des exportations de 20,4%. De plus, le solde commercial du pétrole brut qui a toujours été excédentaire affiche un déficit de 65,6 milliards pour le second trimestre 2011.

L’activité industrielle stagne (-0,1%) au 3ième trimestre 2011. Cette situation d’ensemble masque cependant des disparités sévères entre les branches d’activité. A côté des industries de bois papier et imprimerie (+16,3%), de la production et distribution d’électricité et d’eau (+3,2%) et de la production des biens intermédiaires et de la construction (2,8%) qui ont connu une conjoncture favorable, l’activité est en baisse dans les autres secteurs d’activité. Cette contre performance touche le secteur du textile et du cuir (-6,8%), les industries chimiques et pétrolières (-4,5%) et l’agroalimentaire (-2,3%).

Le secteur tertiaire est marqué au 3ième trimestre 2011 par :

  • La baisse de la consommation locale des produits pétroliers liquides (4,4%) ;
  • La hausse de la consommation du Gaz Butane ;
  • La hausse des indicateurs du transport maritime ;
  • La baisse des indicateurs du transport ferroviaire ;
  • La baisse des accidents de la circulation routière ;
  • La hausse de la vente totale des véhicules neufs niveau des services.

S’agissant des prix dans les marchés, les neuf premiers mois de l’année 2011 sont marqués par une augmentation de l’indice des prix à la consommation de 3,0% par rapport à la même période de l’année précédente, ceci après une hausse de 0,8% en 2010. Ainsi les prix des produits de consommations finales des ménages continuent leur augmentation accélérée entamée depuis le 4ième trimestre 2010. L’inflation se situerait donc en fin d’année en dehors du couloir de convergence recommandé par la CEMAC si le rythme d’évolution actuel des prix se confirme au 4ième trimestre 2011. L’augmentation des prix au cours des 9 premiers mois 2011 est principalement imputable aux produits alimentaires qui enregistrent une hausse de 5,1% par rapport à la même période de l’année précédente.

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